Historique CR.714
Le Caudron-Renault CR 714-C1, monoplace de chasse produit à un peu plus de 80 exemplaires à l’usine « O » de Billancourt, entre l’été 1939 et Février 1940, fut étudié par l’ingénieur Maurice Devlieger, sous la direction de Marcel Riffard, Directeur Technique de Caudron Renault.
Le CR 714-01 fit son premier vol durant l’été 1938. Il dérivait, au travers de ses prédécesseurs C-710(à train fixe) et C-713, des célèbres avions de courses Caudron-Renault, qui, entre 1933 et 1939, raflèrent coupes, trophées et records, aux mains de célèbres pilotes tel que: Delmotte, Detroyat, Hélène Boucher et quelques autres…. Pour mémoire, l’avion de record de vitesse absolu C 712R atteignit plus de 620 km/h en avril 1937!
Pour suivre l’évolution rapide des techniques aéronautique en cette seconde moitié des années trente (train rentrant, hélice à pas variable, moteur de plus en plus puissant) les services techniques officiels modifient leurs exigences en les tirant sans cesse vers le haut. Ils rendent ainsi le C714 obsolète par rapport à ce nouveau cahier des charges. La production de l’avion est cependant maintenue. Cela s’explique par le fait qu’il faut réarmer la totalité de l’Armée de l’Air à brève échéance et que des matériels anciens complètement dépassés (D.510, Nid 622 etc…) sont encore en service. Les cadences de production des MS406 et Bloch 150 ne sont pas suffisantes pour tenir les délais. Hispano-Suiza a aussi des problèmes pour sortir ses 12Y31 en temps et en heures. Les D.520s et VG 33 ne sont pas encore en production. Le CR714 permet donc de ne pas ponctionner de moteurs Hispano-Suiza et, de part sa construction en bois, de ne pas trop prélever dans les stocks d’aluminium. Sans être au niveau des chasseurs de l’époque, il est néanmoins plus performant que les chasseurs de la génération précédente.
Le gouvernement français, sachant pertinemment que le CR714 n’est pas un avion de première ligne le met de côté et essaye de vendre la totalité des avions produits à la Finlande. C’est ainsi que six d’entre eux arriveront en Finlande en Mai 1940. Vingt autres, en caisses, resteront bloqués au port du Havre. Le reste restera finalement mis à la disposition de l’armée de l’air.
Après la défaite de la Pologne en 1939 certains pilotes Polonais ont pu fuir leur pays pour continuer à combattre sous d’autres drapeaux. C’est ainsi qu’un certain nombre d’entre eux arrivent en France. Dans un premier temps ils seront basés à Lyon-Bron et intégreront une structure créée pour eux, le DIAP (Dépôt d’Instruction de l’Aviation Polonaise). Au mois de Mai 1940 le groupe de chasse Polonais est officiellement créé, c’est le GC I/145. Malgré un appareil notablement sous motorisé (450Cv) qui rend prêt de 100km/h au Me 109 (470 km/h contre 570km/h), et faiblement armé (4 mitrailleuses de 7,5mm mais pas de canon de 20mm), les pilotes polonais du GC I/145 obtiendront neuf victoires aériennes entre les 2 et 10 juin 1940, au prix de la perte de cinq des leurs.
Les avions rescapés, disséminés dans l’Ouest de la région Parisienne, furent capturés par les Allemands, et probablement détruits très rapidement.